François Rioux

De Le Parergon
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François Rioux (1980- ) est un poète québécois. Il vit à Montréal depuis 2006.

Biographie

Né à Trois-Pistoles (Bas-Saint-Laurent) en 1980, Rioux fait des études littéraires à Rimouski à la fin des années 1990 et au début des années 2000.

Après ses études, il enseigne la littérature au Cégep de Rimouski, en 2007[1], puis au Collège Montmorency, à partir de 2008.

Entre 2015 et 2020, il exerce une activité en tant que critique littéraire pour la revue Estuaire et publie dans plusieurs revues québécoises.

En 2015, il obtient le premier Prix des libraires du Québec pour son livre Poissons volants (2014), ce qui marque un tournant dans sa carrière de poète.

Parcours de l'œuvre

Durant sa maîtrise en littérature, qu'il n'a jamais terminée, Rioux s'intéresse au spectre dans l'œuvre de Shakespeare, et à ce que Gérard Genette nomme la « fictionalité impure[2] ». À travers le cas particulier des notes de bas de page dans la fiction, il se manifeste chez lui un intérêt pour les seuils du texte littéraire. Or c'est surtout l'allusion qu'il mettra de l'avant dans ses recueils de poèmes.

Depuis les années 2010, sa poésie marie à la fois le quotidien, certains pourraient dire le « mondain », et ce qui participe de l'intertexte. Je considère ses écrits comme une sorte de critique faussement naïve de la littérature. « Sous le familier, découvrez l'insolite », disait Bertolt Brecht.

Rioux est aussi un grand importateur, dans la poésie québécoise, des stratégies du courant de conscience, stratégies qu'il adapte à sa mélancolie québécoise.

Soleils suspendus

Soleils suspendus (2010) porte sur la vie telle qu'elle se manifeste partout, même dans des choses qui semblent tout à fait insignifiantes et qui sont finalement poétiquement décisives. Le recueil est composé sept série de poèmes miniatures qui savent capturer l'instant journalier, comme lorsque l'on croise des visages dans la rue ou que l'on se rencontre entre amant ou ami.

Poissons volants

Poissons volants (2014) est rempli d'allusion à la culture ambiante. Composé de cinq sections (« Des acouphènes », « La marche le hoquet », « La vie c’est toujours les mêmes chansons », « Hiver », « Fouiller l’écume »), ce recueil est, comme le laisse entendre les titres, plus cynique, sans que s'y perdre la musicalité, au contraire. En effet, d'un bout à l'autre du livre, tout chante, même les larmes.

L'empire familier

L'empire familier (2017) est le recueil le plus existentiel de l'auteur. La problématique des seuils de la littérature, que Rioux avait mis de côté après ses études, y revient en force. La note de bas de page y est stratégiquement utilisée pour favoriser le recueillement, la réflexion du lecteur sur la vanité, l'angoisse, la mort.

La distanciation

La poésie de Rioux fait grandement appelle au procédé brechtien d'historicisation : les situations sont posées dans leur singularité historique.

Rioux exploite aussi les seuils du texte pour produire chez le lecteur une distanciation paradoxalement intime et contemplative.

Enfin, la poésie riouxienne est autocritique.

Notes et références

  1. Rioux m'a d'ailleurs enseigné la littérature au milieu des années 2000 au Cégep de Rimouski.
  2. Gérard GENETTE, Seuils, Paris, Seuil, 1987, p. 337.

Bibliographie

  • GENETTE, Gérard, Seuils, Paris, Seuil, 1987.
  • RIOUX, François, Soleils suspendus, Montréal, Le Quartanier, 2010.
  • RIOUX, François, Poissons volants, Montréal, Le Quartanier, 2014.
  • RIOUX, François, L'empire familier, Montréal, Le Quartanier, 2017.