Danse

De Le Parergon
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

I

La danse est le domaine d'activité de l'art de la proprioception (« propre » [ré]ception ou sensibilité profonde), perception consciente ou inconsciente de la disposition des parties du corps.

II

Mon art chorégraphique appartient au courant de la nouvelle danse critique. En général, ce qui est transmis en danse, ce sont les mouvements voulus par le chorégraphe et vécus par les danseurs lors de l'interprétation (création). De mon côté, ce que je veux partager avec le spectateur c'est est un art critique de la société contemporaine. Ainsi, je propose des production de danse critique de la danse, autrement dit autocritique (self-critical dance) ou auto-réflexive (self-reflexive danse). Pour ce faire, je transcris dans le langage abstrait du mouvement sensible une appréciation du système technique de transmission de l'information actuel sous forme de critique de la société contemporaine. Cette pratique, que je pourrais aussi bien qualifier de méta-chorégraphique, aborde la question de la communication du mouvement (anatomique, ou corporel au sens large) ressenti. Je considère la danse comme conduite qui relève du mouvement sensible volontairement produit pour être perçu esthétiquement. C'est donc une forme de kinesthésie (de kinésie (« mouvement ») avec esthésie (« sensibilité »)) , mise en l'avant, employée par l'artiste pour parvenir à un résultat kinesthésiquement accentué. Les mouvements sensibles, c'est-à-dire (étroitement liés aux affects) sont partagés avec l'autre. Ce qui est partagé ce sont des mouvements volontaires, mais aussi des mouvements volontairement involontaires.

Mes chorégraphies explorent les conditions de possibilité de leur propre existence et de celles de leur insertion au sein de la danse contemporaine, dans laquelle le vocabulaire gestuel emprunte aux mouvements ordinaires les plus démocratiques, et les conventions de son environnement institutionnel. De la même manière que ce qui m'intéresse dans les arts contemporains est la liberté d'exécution laissée à l'artiste, je m'intéresse à l'autonomie laissée au chorégraphe en matière de technique. La transmission est l'un des enjeux de mon travail (expression kinesthésique du thème de la communication dans les temps longs). L'expérimentation avec des mouvements quotidiens en relation avec l'histoire de la danse engendre une nouvelle esthétique de la communication. Mes principales créations sont les suivantes : Grand saut (vers 2008), lors d'une soirée de performances à Montréal, j'ai créé ce que j'appelle performance-choc ; Posture (vers 2009, UQÀM), un autoportrait chorégraphique ; Solo (2021), qui consiste en une permutation circulaire, via le détournement de glyphes pour la notation, et a été créé au Local variable ; Figures aérobiques pour un danseur et équipement de pratique (2021- ), commencé dans le contexte de ce que j'appelle le mouvement imbriqué et qui aborde la question du milieu, tandis que de nouveaux objets forment des relations spectaculaires avec le corps volontairement mis en mouvement dans le cadre d'un spectacle chorégraphique in situ qui passe par la danse-vidéo ; Continuité et discontinuité (2021- ), un travail avec des structures métalliques qui fonctionnent chorégraphiquement comme une grille pour les gestes des danseurs, et fait pour améliorer le jeu de mouvement et les possibilités de mouvement du corps dans la danse, mais aussi les gestes chorégraphiques et la cinématique du corp, et dont l'objectif a été de souligner que la structure des supports, dans leur relation avec le corps humain ; Échauffements (2022), où j'aborde la question de l'équilibre, l'art et le non-art confondus et ce qui fait partie du spectacle et ce qui n'en fait pas partie ; Entraînements (?/2022), conçus pour surprendre le spectateur à travers des jeux d'esprit, du ludisme spirituel ou divertissement cervical ; Suspensions dans lesquelles la mécanique de chaque structure métallique agit de concert avec les microstructures de la chorégraphie pour donner des possibilités et des processus corporels et esthétiques qui contraignent, façonnent les mouvements des danseurs, alors que la complexité structurelle de cette danse conditionnée et par les structures métallique et par la représentation dans un lieu non conventionnel ; Étirements, danse inexpressionniste ; Extensions (2022- ), en mémoire de McLuhan, ballet inachevé dans lequel je m'intéresse à la relation entre les gestes et les objets du quotidien comme ouvrir et fermer une porte ou replacer son gilet, ou encore remplacer sa chaise ; Glissements (2022), qui est la conquête de l'espace de jeu du quotidien au moyen d'un parcours dans un parc rempli d'obstacles et d'une vitesse d'exécution particulière è Faux pas, exploration des techniques d'équilibre appliquées aux jambes ; Exercices au sol (2022- ), mouvements-objets-anxieux sur des tapis bleus ; Alphabet (début des années 2000-2022), lents mouvements d'interpolation d'une lettre à l'autre, conçu pour des danseurs placés deux par deux sur les marches d'un escalier ; Révérences, danse expérimentale consistuée d'une petite révérence et d'une grande révérence ; Écran-corps pour Nam June Paik et Vanessa Beecroft (2022), où un danseur est placé devant une caméra qui le film en temps réel et renvoie une image à laquelle il doit s'adapter.

Le cadre large de mon travail est la danse contemporaine, surtout la branche américaine, la nouvelle danse française et le courant de la non-danse, mais aussi des chorégraphes inclassables ou idiosyncratiques : Alwin Nikolais (1910-1970), dont l'apport esthétique est de perturber les repères, alors que les corps et les objets de la scène sont confondus, m'inspire pour ce qui a trait aux métamorphoses des danseurs par des costumes qui prolonge les membres du corps, à la géométrie corporelle, aux formes géométriques du décor, à son utilisation de l'éclairage et des prothèses, ainsi que pour l'étrangeté et le comique des situations qu'il crée dans Kaleidoscope (1956) et The Crystal and the Sphere (1990) ; Merce Cunningham (1919-2009), dont l'apport mondial est surtout technique, m'a influencé en concevant la danse comme indépendante de la musique, comme dans How to pass, kick, fall and run (1965), en élaborant un dépouillement synthétique des figures chorégraphique, en développant la chorégraphie assistée par ordinateur (DanceForms) et en abandonnant des codes de la danse classique et de la danse moderne ; Gloria Contreras (1934-2015), m'a marqué en raison de l'élasticité du rythme du mouvement corporel de ses chorégraphies, Integrales (1971), Arcana (1975), Ionisation (1980), et Densité 21.5 (1996) ; Dominique Bagouet (1951-1992), dans So Schnell propose des costumes irrésistibles ; Marie Chouinard (née en 1955), effet de surprise, choc esthétique, transport sensoriel de l'esprit ; Xavier Le Roy (né en 1963), associé au mouvement de la non-danse, effet comique, m'inspire la danse conceptuelle... la relation entre le danseur et le lieu, son utilisation du mur comme espace de danse dans Self Unfinished (1998). Sur le plan théorique : Rudolf Laban, pour ses efforts de conceptualisation de l'espace proche du danseur ; Rudolf Benesh et son système de notation (système Benesh) ; Henri Bergson, le rire ; Marcel Mauss : les techniques du corps.

Une réflexion sur le corps individuel dans sa relation collective aux institutions artistiques. Je cherche à créer l'effet de virtuosité du ballet contemporain et de ses figures sont très bien délimitée et structurée, à partir de formes très libres où le mouvement devient parfois presque imperceptible. Ce paradoxe est inspirant. Les problèmes que je cherche à résoudre en danse sont les suivants : les techniques du corps, parce que la liberté de la danse contemporaine pose le problème de l’invention d’un langage personnel ; [[?], l'ornementation et l'effet sont les points de départ du processus chorégraphique, mais ils ne sont jamais purement décoratifs. Ils doivent être la codification d'un mouvement, d'un sens, d'une pensée. C'est ce que je cherche encore et ce que je continuerai à chercher. La notion de danse furtive. Document comique (films chorégraphiques de la Montée (entre 2007-2010) dont l'effet de surprise a été chorégraphié ; la notation chorégraphique : ce qui me fascine depuis que j'ai pris conscience des immenses possibilités qu'elle offre au chorégraphe, notamment sur le plan de la codification, des règles et des principes de la métamorphose cinétique... l'ontologie de l'œuvre chorégraphique : Est-ce le produit d'une activité (menée par moi-même) considérée comme un ensemble de règles, de méthodes à observer ? Si oui, quelles sont ces règles et ces méthodes ; La faisabilité ; le travail implique également la question du milieu de vie ; l'espace chorégraphique est vu comme un espace dont les coordonnées forment une zone (voir Laban) [...] un plan, un volume qui est dessiné, mesuré et rempli par les mouvements des corps à chorégraphier. La position des corps dans l'espace est toujours une séquence qui est une interpolation. Prothèse de prothèse ; Interpolation ; ? : poutre, allusion : Les Sylphides de Michel Fokine, les... Friedrich Albert Zorn (voir son système de notation)...

J'expérimente avec des matrices, c'est-à-dire avec des plans (éléments invariables) de variation. La métadanse, c'est la danse mise en abyme. L'acte chorégraphique chorégraphié. Mon approche est une formalisation de cette récursion réflexive. La traduction du geste. Le rapport au lieu, mur de brique, parc, équipements de mise en forme (Entraînements, Mises en forme). Les formes concrètes, les techniques de mes recherches-créations en danse sont les suivantes : la Combinatoire, le processus chorégraphique (geste, écriture, répétitions, projection, réalisation et réflexion) n'est pas sans rapport avec les questions de permutation et de combinaison (au sens mathématique de ces termes), ou avec la théorie des probabilités (sujet du dénombrable et de l'indénombrable, du combinatoire et du diatomique, du combinatoire et de l'atomique) ; Déplacement : double sens du terme. Jeu de mouvements ; Interpolation ; Ralentissement ; Improvisation : en danse contemporaine, la formation passe par l'improvisation ; ce que j'appelle la critical dance, ou la nouvelle danse critique ; la documentation : comme dans le journal de la création en studio ou l'acte chorégraphique d'écrire dans un cahier, montré sur scène dans des vêtements sobres ; la décomposition photographique du mouvement ; la généalogie : généalogie de ma pratique artistique ; l'archéologie : l'archéologie de ma pratique ; le déplacement, fait de manière à retarder le moment de la découverte par le spectateur, confusion parfois de celui qui fait l'expérience activement et de celui qui fait l'expérience passivement. Transformation d'un objet à fonction éphémère en objet à fonction transmissive. Instrumentalisation de l'objet sélectionnée. Le débat ontologique de la philosophie analytique au sujet de l'œuvre d'art ; les Actions concertées : gestes similaires à ceux effectués dans les activités motrices ordinaires. Travail d'équipe ; Mise en scène. Scène extérieur... L'improvisation en temps réel (comme dans la post-modern dance).

Alphabet, Autocritique, Chouinard (Marie), Danse furtive, Entraînements, Étirements, Faisabilité, Grand saut, Kinesthésie, Singularité