Le Parergon : Différence entre versions
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Ce dictionnaire, que Teva Flaman appelle « Le Verville », est bien sûr en construction. J'ai voulu qu'il soit plus ou moins équivalent à un travail autobiographique: c'est, en grande partie, la chronique de mon parcours, de mes trouvailles, de mes rencontres. « J'ai passé ma vie à me faire ''mes'' définitions » <ref>Paul VALÉRY, ''Cahiers'', tome I, édition établie, présentée et annotée par Judith Robinson, Paris, Gallimard, 1973, p. 452.</ref>, écrivait Valéry après avoir rempli tant de pages de ses ''Cahiers''. | Ce dictionnaire, que Teva Flaman appelle « Le Verville », est bien sûr en construction. J'ai voulu qu'il soit plus ou moins équivalent à un travail autobiographique: c'est, en grande partie, la chronique de mon parcours, de mes trouvailles, de mes rencontres. « J'ai passé ma vie à me faire ''mes'' définitions » <ref>Paul VALÉRY, ''Cahiers'', tome I, édition établie, présentée et annotée par Judith Robinson, Paris, Gallimard, 1973, p. 452.</ref>, écrivait Valéry après avoir rempli tant de pages de ses ''Cahiers''. | ||
− | Il s'agit d'une tentative de décrire les nombreuses phases de création et de transformation de ma vie artistique, ainsi que d'illustrer les méthodes de travail plus ou moins systématiques qui ont dominé ma vie créative. Pour moi, ce dictionnaire peut alors être considéré comme une documentation précieuse de mon parcours, que j'essaie toujours de maîtriser. Ma tâche était de créer, au moins comme image de soi, au moins comme œuvre authentique, une quasi monographie de mon parcours. J'ai choisi la langue du poïète et j'ai essayé de travailler selon l'idée du dictionnaire encyclopédique: pour raconter une nouvelle histoire, je n'avais pas besoin d'imiter la forme d'une Vie d'artiste, mais plutôt de l'utiliser comme base d'une poétique féconde. Je voulais aussi utiliser la langue de Valéry, qui est la langue de la poïétique elle-même: une langue où chaque mot a sa propre valeur abstraite et esthétique. | + | Il s'agit d'une tentative de décrire les nombreuses phases de création et de transformation de ma vie artistique, ainsi que d'illustrer les méthodes de travail plus ou moins systématiques qui ont dominé ma vie créative. Pour moi, ce dictionnaire peut alors être considéré comme une documentation précieuse de mon parcours, que j'essaie toujours de maîtriser. |
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+ | Ma tâche était de créer, au moins comme image de soi, au moins comme œuvre authentique, une quasi monographie de mon parcours. J'ai choisi la langue du poïète et j'ai essayé de travailler selon l'idée du dictionnaire encyclopédique: pour raconter une nouvelle histoire, je n'avais pas besoin d'imiter la forme d'une Vie d'artiste, mais plutôt de l'utiliser comme base d'une poétique féconde. Je voulais aussi utiliser la langue de Valéry, qui est la langue de la poïétique elle-même: une langue où chaque mot a sa propre valeur abstraite et esthétique. | ||
Version du 7 octobre 2020 à 15:24
Le Parergon est le dictionnaire encyclopédique de ma pratique artistique.
Il comprend des entrées sur le contexte, le cadre artistique, les références théoriques, la problématique et l'approche de mes travaux.
Alors que mon mémoire de maîtrise en arts je l'ai écrit à la troisième personne du singulier, comme l'a fait Roland Barthes dans son lexique d'auteur Roland Barthes par Roland Barthes[1], je privilégie ici le je, peut-être pour faire moins artificiel[2], en tous cas, par souci de transparence. Il doit s'agir avant tout d'une tentative de me situer dans le champ de l'art.
Ce dictionnaire, que Teva Flaman appelle « Le Verville », est bien sûr en construction. J'ai voulu qu'il soit plus ou moins équivalent à un travail autobiographique: c'est, en grande partie, la chronique de mon parcours, de mes trouvailles, de mes rencontres. « J'ai passé ma vie à me faire mes définitions » [3], écrivait Valéry après avoir rempli tant de pages de ses Cahiers.
Il s'agit d'une tentative de décrire les nombreuses phases de création et de transformation de ma vie artistique, ainsi que d'illustrer les méthodes de travail plus ou moins systématiques qui ont dominé ma vie créative. Pour moi, ce dictionnaire peut alors être considéré comme une documentation précieuse de mon parcours, que j'essaie toujours de maîtriser.
Ma tâche était de créer, au moins comme image de soi, au moins comme œuvre authentique, une quasi monographie de mon parcours. J'ai choisi la langue du poïète et j'ai essayé de travailler selon l'idée du dictionnaire encyclopédique: pour raconter une nouvelle histoire, je n'avais pas besoin d'imiter la forme d'une Vie d'artiste, mais plutôt de l'utiliser comme base d'une poétique féconde. Je voulais aussi utiliser la langue de Valéry, qui est la langue de la poïétique elle-même: une langue où chaque mot a sa propre valeur abstraite et esthétique.
Pierre-Luc VERVILLE
Notes et références
- ↑ Roland BARTHES, Roland Barthes par Roland Barthes, Paris, Seuil, coll. Écrivains de toujours, 1975.
- ↑ Reste à savoir quel degré d'artificialité atteint ou n'atteint pas ce moi
- ↑ Paul VALÉRY, Cahiers, tome I, édition établie, présentée et annotée par Judith Robinson, Paris, Gallimard, 1973, p. 452.
Bibliographie
- BARTHES, Roland, Roland Barthes par Roland Barthes, Paris, Seuil, coll. Écrivains de toujours, 1975.
- VALÉRY, Paul, Cahiers, tome I, édition établie, présentée et annotée par Judith Robinson, Paris, Gallimard, 1973