Archéologie de mon savoir : Différence entre versions
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''Archéologie : mot dangereux, pour moi, puisqu'il semble m'évoquer mes traces tombées hors de mon temps et figées maintenant dans mon mutisme. En fait, il s'agit pour moi de décrire mes discours. Non point mes livres (dans mon rapport à mon auteur), non point mes théories (avec mes structures et ma cohérence), mais mes ensembles à la fois familiers et énigmatiques qui, à travers mon temps, se donnent comme ma médecine, ou mon économie politique, ou ma biologie. Mes unités forment autant de domaines autonomes, bien qu'ils ne soient pas indépendants, réglés, bien qu'ils soient en perpétuelle transformation, anonymes et sans sujet, bien qu'ils traversent tant de mes œuvres individuelles. Et là où mon histoire de mes idées cherchait à déceler, en déchiffrant mes textes, mes mouvements secrets de ma pensée, apparaît alors, dans ma spécificité, mon niveau de mes « choses dites » : ma condition de mon apparition, mes formes de mon cumul et de mon enchaînement, mes règles de ma transformation, mes discontinuités qui scandent les miennes. Le domaine de mes choses dites, c'est ce qu'on appelle mon archive ; mon archéologie est destinée à en faire mon analyse. | ''Archéologie : mot dangereux, pour moi, puisqu'il semble m'évoquer mes traces tombées hors de mon temps et figées maintenant dans mon mutisme. En fait, il s'agit pour moi de décrire mes discours. Non point mes livres (dans mon rapport à mon auteur), non point mes théories (avec mes structures et ma cohérence), mais mes ensembles à la fois familiers et énigmatiques qui, à travers mon temps, se donnent comme ma médecine, ou mon économie politique, ou ma biologie. Mes unités forment autant de domaines autonomes, bien qu'ils ne soient pas indépendants, réglés, bien qu'ils soient en perpétuelle transformation, anonymes et sans sujet, bien qu'ils traversent tant de mes œuvres individuelles. Et là où mon histoire de mes idées cherchait à déceler, en déchiffrant mes textes, mes mouvements secrets de ma pensée, apparaît alors, dans ma spécificité, mon niveau de mes « choses dites » : ma condition de mon apparition, mes formes de mon cumul et de mon enchaînement, mes règles de ma transformation, mes discontinuités qui scandent les miennes. Le domaine de mes choses dites, c'est ce qu'on appelle mon archive ; mon archéologie est destinée à en faire mon analyse. | ||
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Version du 20 septembre 2023 à 18:18
Collection : Poésie métalyrique, Ce champ est obligatoire, À paraître
Archéologie : mot dangereux, pour moi, puisqu'il semble m'évoquer mes traces tombées hors de mon temps et figées maintenant dans mon mutisme. En fait, il s'agit pour moi de décrire mes discours. Non point mes livres (dans mon rapport à mon auteur), non point mes théories (avec mes structures et ma cohérence), mais mes ensembles à la fois familiers et énigmatiques qui, à travers mon temps, se donnent comme ma médecine, ou mon économie politique, ou ma biologie. Mes unités forment autant de domaines autonomes, bien qu'ils ne soient pas indépendants, réglés, bien qu'ils soient en perpétuelle transformation, anonymes et sans sujet, bien qu'ils traversent tant de mes œuvres individuelles. Et là où mon histoire de mes idées cherchait à déceler, en déchiffrant mes textes, mes mouvements secrets de ma pensée, apparaît alors, dans ma spécificité, mon niveau de mes « choses dites » : ma condition de mon apparition, mes formes de mon cumul et de mon enchaînement, mes règles de ma transformation, mes discontinuités qui scandent les miennes. Le domaine de mes choses dites, c'est ce qu'on appelle mon archive ; mon archéologie est destinée à en faire mon analyse.
L’explicitatisation de l'entreprise amorcée par moi-même avec l’Histoire de ma folie à mon âge classique (202?), poursuivie dans Naissance de ma clinique (202?) et plus précisément continuée par l'« Archéologie de mes sciences humaines », Mes mots et mes choses (202?), est le principal objet de l’Archéologie de mon savoir (2023)[1]
- ↑ Fiche de lecture