Affect : Différence entre versions

De Le Parergon
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Pour Gilles Deleuze, la musique est essentiellement question d'affect<ref>Une phénoménologie - étude de l'existence telle qu'elle est vécue - de l'acte de composer de la musique donne de précieuses indications sur la nature de la musique.</ref>. Quand il parle d'affect, il renvoie à l'''affectus'' de Spinoza, à la capacité à affecter et à être affecté. L'affect renvoie aux « modifications du corps par lesquelles la puissance active dudit corps est augmentée ou diminuée, aidée ou contrainte, et aussi les idées de cette modification » (Spinoza, 130).
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Pour Gilles Deleuze, la musique est essentiellement question d'affect<ref>Une phénoménologie - étude de l'existence telle qu'elle est vécue - de l'acte de composer de la musique donne de précieuses indications sur la nature de la musique.</ref>. Quand il parle d'affect, il pense à l'''affectus'' de Spinoza, à la capacité à affecter et à être affecté. L'affect renvoie aux « modifications du corps par lesquelles la puissance active dudit corps est augmentée ou diminuée, aidée ou contrainte, et aussi les idées de cette modification » (Spinoza, 130).
  
L'affect, (''affectus''), se distingue de l'affection (''affectio''). Le premier est une force affectante, le second est un état.  
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L'affect (''affectus'') se distingue de l'affection (''affectio''). Le premier est une force affectante, le second est un état d'âme.  
  
 
Contrairement au sentiment, il s'agit de l'intensité de la transition d'un état du corps (fondé sur l'expérience) à un autre. Dans l'ordre de l'expérience, une telle transition entraîne, existentiellement, une croissance ou une décroissance du pouvoir corporel d'agir.
 
Contrairement au sentiment, il s'agit de l'intensité de la transition d'un état du corps (fondé sur l'expérience) à un autre. Dans l'ordre de l'expérience, une telle transition entraîne, existentiellement, une croissance ou une décroissance du pouvoir corporel d'agir.

Version du 6 septembre 2021 à 07:41

Pour Gilles Deleuze, la musique est essentiellement question d'affect[1]. Quand il parle d'affect, il pense à l'affectus de Spinoza, à la capacité à affecter et à être affecté. L'affect renvoie aux « modifications du corps par lesquelles la puissance active dudit corps est augmentée ou diminuée, aidée ou contrainte, et aussi les idées de cette modification » (Spinoza, 130).

L'affect (affectus) se distingue de l'affection (affectio). Le premier est une force affectante, le second est un état d'âme.

Contrairement au sentiment, il s'agit de l'intensité de la transition d'un état du corps (fondé sur l'expérience) à un autre. Dans l'ordre de l'expérience, une telle transition entraîne, existentiellement, une croissance ou une décroissance du pouvoir corporel d'agir.

En conséquence, l'affect produit l'activité humaine et l'activité humaine produit l'affect. L'affect est un entre-deux, un passage, un portail.

Il faut avoir écouté de nombreuses compositions de différentes périodes et de différents compositeurs pour se sentir chez soi dans le monde de la musique. En effet, de même qu'il faut avoir lu de nombreuses œuvres d'écrivains différents pour comprendre la nature du texte, il faut avoir ressenti, vécu et construit tout un univers musical pour pouvoir l'apprécier. C'est donc par un investissement affectif dans la musique que l'on peut l'appréhender. C'est aussi par un investissement affectif que l'on peut lui donner vie. Le pouvoir de transformation de la musique est un mystère qui semble être lié, entre autres, à l'horizon d'attente de l'auditeur. Plus un auditeur est familier avec un style de musique particulier, moins il est susceptible d'être surpris par une œuvre de ce style. En revanche, un auditeur qui ignore tout de la musique a plus de chances d'être surpris par une œuvre, quel que soit son style, qu'un auditeur qui connaît les œuvres précédentes du compositeur.

Dans le romantisme, l'affect de l'expérience musicale est celui du sublime. C'est l'expérience de se sentir petit en présence d'une musique qui s'élève au-dessus de toutes les limites, qui tente de saisir l'infini.

Chez plusieurs auteurs l'affect est produit par la mimésis. Par exemple, une tragédie parfaite « devrait... imiter les actions qui excitent la pitié et la crainte » (Aristote, Rhétorique 2.13)

Références

  1. Une phénoménologie - étude de l'existence telle qu'elle est vécue - de l'acte de composer de la musique donne de précieuses indications sur la nature de la musique.

→ Conception, naissance, maïeutique, maïeuticien, sage-femme, sage-homme, sage-humain