Ouvertures et finales : Différence entre versions

De Le Parergon
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Ligne 1 : Ligne 1 :
 
{{DISPLAYTITLE:''Ouvertures et finales''}}
 
{{DISPLAYTITLE:''Ouvertures et finales''}}
 
Ce cycle porte sur la problématique du cadre. La signature transforme la situation au niveau de la réception. L'accessoire n'a pas le même s'il est à l'intérieur ou à l'extérieur du cadre. Quand l'artiste reçoit une salve d'applaudissements, qui est le signal du changement de situation, le monde extérieur s'impose, le personnage redevient l'acteur. À l'intérieur du cadre, c'est l'inverse. L'acteur est un personnage. Le décor est l'environnement d'une action. Les ''hors-l'-œuvres'' comme les applaudissements, l'accordage, les toux, les rire ou les chuchotement de l'auditeur, la présentation de l'animateur, l'ouverture du rideau, l'échauffement, le nettoyage de la salle, l'alarme, la réverbération (l'acoustique de la salle est probablement l'un des cadres les plus importants de la musique savante) et d'autres sons qui ne correspondent pas au scénario, sont ici transformés en événements musicaux qui donnent à cette œuvre son contenu. C'est, en quelque sorte, l'appendice de l'appendice. L'annexe est l'ouvrage principal. Ces « intrusions », comme dans l'œuvre de Ligeti pour 100 métronomes, créent un contre-rythme, la soi-disant « répétition non synchrone », un rythme de perturbation produisant un effet de distanciation. Cette mise en musique des sons non musicaux qui composent un concert génère une sorte de reflet sonore, de parallélisme musical.
 
Ce cycle porte sur la problématique du cadre. La signature transforme la situation au niveau de la réception. L'accessoire n'a pas le même s'il est à l'intérieur ou à l'extérieur du cadre. Quand l'artiste reçoit une salve d'applaudissements, qui est le signal du changement de situation, le monde extérieur s'impose, le personnage redevient l'acteur. À l'intérieur du cadre, c'est l'inverse. L'acteur est un personnage. Le décor est l'environnement d'une action. Les ''hors-l'-œuvres'' comme les applaudissements, l'accordage, les toux, les rire ou les chuchotement de l'auditeur, la présentation de l'animateur, l'ouverture du rideau, l'échauffement, le nettoyage de la salle, l'alarme, la réverbération (l'acoustique de la salle est probablement l'un des cadres les plus importants de la musique savante) et d'autres sons qui ne correspondent pas au scénario, sont ici transformés en événements musicaux qui donnent à cette œuvre son contenu. C'est, en quelque sorte, l'appendice de l'appendice. L'annexe est l'ouvrage principal. Ces « intrusions », comme dans l'œuvre de Ligeti pour 100 métronomes, créent un contre-rythme, la soi-disant « répétition non synchrone », un rythme de perturbation produisant un effet de distanciation. Cette mise en musique des sons non musicaux qui composent un concert génère une sorte de reflet sonore, de parallélisme musical.
 +
 +
Dans ce cycle, j'explore la thématique du parergon (à ce sujet, je renvoie à mon inachevé ''La vérité en musique'' (2021- ). Le cycle comprend ''Applaudissements'' pour auditeur (2009) et ''Grand finale'' pour orchestre (2021).
 +
Qu'est-ce qu'une œuvre musicale ayant plusieurs ouvertures et finales ? Une œuvre musicale qui passe par plusieurs états d'achèvement et d'inachèvement, plusieurs mutations, plusieurs morts et plusieurs vies. C'est un doppelgänger.

Version du 5 septembre 2021 à 09:53

Ce cycle porte sur la problématique du cadre. La signature transforme la situation au niveau de la réception. L'accessoire n'a pas le même s'il est à l'intérieur ou à l'extérieur du cadre. Quand l'artiste reçoit une salve d'applaudissements, qui est le signal du changement de situation, le monde extérieur s'impose, le personnage redevient l'acteur. À l'intérieur du cadre, c'est l'inverse. L'acteur est un personnage. Le décor est l'environnement d'une action. Les hors-l'-œuvres comme les applaudissements, l'accordage, les toux, les rire ou les chuchotement de l'auditeur, la présentation de l'animateur, l'ouverture du rideau, l'échauffement, le nettoyage de la salle, l'alarme, la réverbération (l'acoustique de la salle est probablement l'un des cadres les plus importants de la musique savante) et d'autres sons qui ne correspondent pas au scénario, sont ici transformés en événements musicaux qui donnent à cette œuvre son contenu. C'est, en quelque sorte, l'appendice de l'appendice. L'annexe est l'ouvrage principal. Ces « intrusions », comme dans l'œuvre de Ligeti pour 100 métronomes, créent un contre-rythme, la soi-disant « répétition non synchrone », un rythme de perturbation produisant un effet de distanciation. Cette mise en musique des sons non musicaux qui composent un concert génère une sorte de reflet sonore, de parallélisme musical.

Dans ce cycle, j'explore la thématique du parergon (à ce sujet, je renvoie à mon inachevé La vérité en musique (2021- ). Le cycle comprend Applaudissements pour auditeur (2009) et Grand finale pour orchestre (2021). Qu'est-ce qu'une œuvre musicale ayant plusieurs ouvertures et finales ? Une œuvre musicale qui passe par plusieurs états d'achèvement et d'inachèvement, plusieurs mutations, plusieurs morts et plusieurs vies. C'est un doppelgänger.