Ornement : Différence entre versions

De Le Parergon
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Action d'orner ou élément ajouté par l'''acte ornemental''. Je le fais, entre autres, afin de promouvoir des oeuvres déjà constituées. L'ornement est important pour ma théorie de l'accessoire. En littérature, ce sont les figures de style. En musique, le terme ornement est parfois utilisé pour décrire une note décorative ou une fioriture. C'est la figure qui s'écarte de l'usage ordinaire du langage, qui s'en éloigne d'un lieu ou d'une direction non poétique. Quand j'orne, je ne cherche pas d'abord à traduire, mais à ajouter, densifier, extrapoler, augmenter... C'est un processus d'enfermement, d'encerclement, de cernage, de cernement, de cerclage, et c'est le contraire de l'essenciel de l'œuvre d'art normalement. Mettre une graine en terre, c'est de l'art, c'est la création d'un monde nouveau. Ajouter, c'est donner une valeur ajoutée à quelque chose, le rendre plus fort, le magnifier. C'est un processus d'agrandissement, de fabrication de plus value : je fais augmenter la valeur de biens dont l'évolution est constatée. L'utilisation de l'artisant ou de l'ordinateur à des fins ornementales. L'autrichien Aloïs Riegl s'est intéressé à la liberté ornementale dès 1893 dans ''Questions de style'' <ref>Aloïs RIEGL, ''Questions de style : fondements d’une histoire de l’ornementation'', coll. 35/37, Paris, Hazan, 2002.</ref>, véritable histoire de l'ornement. « Bergson me parle de mon "intellectualisme". Je lui dis qu’il ne faut pas confondre – que je suis un formel – et que le fait de procéder par les formes à partir des formes vers la "matière" des œuvres ou des idées donne l’impression d’intellectualisme par analogie avec la logique. Mais que ces formes sont intuitives dans l’origine – et je lui développe ma théorie de l’ornement – formation par la sensibilité de ce qui remplit le vide – selon des lois locales – générales (contrastes-symétries) » <ref>Paul VALÉRY, ''Cahiers'', tome I, édition établie, présentée et annotée par Judith Robinson, Paris, Gallimard, 1973, p. 117.</ref>. Paradoxalement, je suis dans l'ornementation par principe artistique fondamental, par leitmotiv. Le secondaire devient principal. Les figures de style sont misent au premier plan. Comme dans les installations sous verre, parce qu'on y rencontre le paraître. L'accumulation surtout. Mais aussi l''hyperbole ornementale''. L'accumulation d'accumulations, de pléthores, de suites, de cycles, d'enchaînements, de séquences.
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Action d'orner ou élément ajouté par l'''acte ornemental''. Je le fais, entre autres, afin de promouvoir des oeuvres déjà constituées. L'ornement est important pour ma théorie de l'accessoire. En littérature, ce sont les figures de style. En musique, le terme ornement est parfois utilisé pour décrire une note décorative ou une fioriture. C'est la figure qui s'écarte de l'usage ordinaire du langage, qui s'en éloigne d'un lieu ou d'une direction non poétique. Quand j'orne, je ne cherche pas d'abord à traduire, mais à ajouter, densifier, extrapoler, augmenter... C'est un processus d'enfermement, d'encerclement, de cernage, de cernement, de cerclage, et c'est le contraire de l'essenciel de l'œuvre d'art normalement. Mettre une graine en terre, c'est de l'art, c'est la création d'un monde nouveau. Ajouter, c'est donner une valeur ajoutée à quelque chose, le rendre plus fort, le magnifier. C'est un processus d'agrandissement, de fabrication de plus value : je fais augmenter la valeur de biens dont l'évolution est constatée. L'utilisation de l'artisant ou de l'ordinateur à des fins ornementales. L'autrichien Aloïs Riegl s'est intéressé à la liberté ornementale dès 1893 dans ''Questions de style'' <ref>Aloïs RIEGL, ''Questions de style : fondements d’une histoire de l’ornementation'', coll. 35/37, Paris, Hazan, 2002.</ref>, véritable histoire de l'ornement. « Bergson me parle de mon "intellectualisme". Je lui dis qu’il ne faut pas confondre – que je suis un formel – et que le fait de procéder par les formes à partir des formes vers la "matière" des œuvres ou des idées donne l’impression d’intellectualisme par analogie avec la logique. Mais que ces formes sont intuitives dans l’origine – et je lui développe ma théorie de l’ornement – formation par la sensibilité de ce qui remplit le vide – selon des lois locales – générales (contrastes-symétries) » <ref>Paul VALÉRY, ''Cahiers'', tome I, édition établie, présentée et annotée par Judith Robinson, Paris, Gallimard, 1973, p. 117.</ref>. Paradoxalement, je suis dans l'ornementation par principe artistique fondamental, par leitmotiv. Le secondaire devient principal. Les figures de style sont misent au premier plan. Comme dans les installations sous verre, car on y rencontre le paraître. L'apparence. Stylistiquement, l'accumulation surtout. Mais aussi l'''hyperbole ornementale''. L'accumulation d'accumulations, de pléthore, de suites, de cycles, de séquences.
 
 
 
== Références ==
 
== Références ==
  

Version du 29 mai 2022 à 18:55

Action d'orner ou élément ajouté par lacte ornemental. Je le fais, entre autres, afin de promouvoir des oeuvres déjà constituées. L'ornement est important pour ma théorie de l'accessoire. En littérature, ce sont les figures de style. En musique, le terme ornement est parfois utilisé pour décrire une note décorative ou une fioriture. C'est la figure qui s'écarte de l'usage ordinaire du langage, qui s'en éloigne d'un lieu ou d'une direction non poétique. Quand j'orne, je ne cherche pas d'abord à traduire, mais à ajouter, densifier, extrapoler, augmenter... C'est un processus d'enfermement, d'encerclement, de cernage, de cernement, de cerclage, et c'est le contraire de l'essenciel de l'œuvre d'art normalement. Mettre une graine en terre, c'est de l'art, c'est la création d'un monde nouveau. Ajouter, c'est donner une valeur ajoutée à quelque chose, le rendre plus fort, le magnifier. C'est un processus d'agrandissement, de fabrication de plus value : je fais augmenter la valeur de biens dont l'évolution est constatée. L'utilisation de l'artisant ou de l'ordinateur à des fins ornementales. L'autrichien Aloïs Riegl s'est intéressé à la liberté ornementale dès 1893 dans Questions de style [1], véritable histoire de l'ornement. « Bergson me parle de mon "intellectualisme". Je lui dis qu’il ne faut pas confondre – que je suis un formel – et que le fait de procéder par les formes à partir des formes vers la "matière" des œuvres ou des idées donne l’impression d’intellectualisme par analogie avec la logique. Mais que ces formes sont intuitives dans l’origine – et je lui développe ma théorie de l’ornement – formation par la sensibilité de ce qui remplit le vide – selon des lois locales – générales (contrastes-symétries) » [2]. Paradoxalement, je suis dans l'ornementation par principe artistique fondamental, par leitmotiv. Le secondaire devient principal. Les figures de style sont misent au premier plan. Comme dans les installations sous verre, car on y rencontre le paraître. L'apparence. Stylistiquement, l'accumulation surtout. Mais aussi lhyperbole ornementale. L'accumulation d'accumulations, de pléthore, de suites, de cycles, de séquences.

Références

  1. Aloïs RIEGL, Questions de style : fondements d’une histoire de l’ornementation, coll. 35/37, Paris, Hazan, 2002.
  2. Paul VALÉRY, Cahiers, tome I, édition établie, présentée et annotée par Judith Robinson, Paris, Gallimard, 1973, p. 117.

Bibliographie

  • RIEGL, Aloïs, Questions de style : fondements d’une histoire de l’ornementation, coll. 35/37, Paris, Hazan, 2002.
  • VALÉRY, Paul, Cahiers, tome I, édition établie, présentée et annotée par Judith Robinson, Paris, Gallimard, 1973