Samy Moussa
Né en 1984 à Montréal, Samy Moussa chef d'orchestre et compositeur de musique contemporaine.
Biographie
Le jeune Samy Moussa apprend d'abord le piano. Mais cet instrument l'ennui. Bien que la plupart des compositeurs se soient tournés vers le piano en raison de ses ressources timbrales exceptionnelles, c'est la clarinette qui le passionne. Durant son adolescence, il joue de la clarinette dans les cadets de l'aviation et étudie au collège Jean-de-Brébeuf. Il compose depuis l'âge de 12 ans.
Tandis qu'il se dirige vers des études plus classiques, comme le droit et la médecine, une amie lui fait réaliser à quel point la musique le passionne. Cette prise de conscience sera déterminante pour lui, au point qu'il réoriente ses études vers la musique.
Après avoir étudier la composition musicale à l'Université de Montréal, notamment avec José Evangelista, il s'établit en Allemagne, à Berlin, et dirige l'Ensemble INDEX fondé à Munich en 2010.
Durant les années 2010, il reçoit plusieurs commandes d'œuvres vocales et instrumentales. Sa musique est jouée par de grands orchestres, dont l'Orchestre national de Lorraine.
Bien que célébrée à l'international, ce n'est qu'après plusieurs années d'exil que Moussa sera reconnu au Québec. Concordia, sa première symphonie, est créé par l'Orchestre symphonique de Montréal en 2017, sous la direction de Kent Nagano.
Parcours de l'œuvre
Chez Moussa, la gestualité musicale est l'utilisation d'acrobaties et de groupements sonores qui mettent en mouvement.
Avec ses compositions, il cherche à influencer physiquement l'auditeur. Il mêle et fusionne une aura sensuelle, où les sons ont un impact direct sur le corps de l'auditeur. Sa musique est comme l'ondulation d'un vaste océan sonore, qui traverse les sens et s'inscrit dans la mémoire.
- Kammerkonzer (2006) : le travail des gestes individuels et des blocs sonores.
- Dans Cyclus for orchestra (2007), il explore la gestualité de l'écriture musicale[1].
L'illusion de tonalité
Sa musique exploite, entre autres, ce que je nomme l'illusion de tonalité. À l'aide de l'analyse spectrale du son. L'illusion de tonalité est un phénomène artificiel donnant l'impression que la musique suit un centre tonal.
Loin d'être contradictoires, la gestualité et l'illusion de la tonalité peuvent se renforcer mutuellement. Par exemple, le rythme d'un accompagnement peut parfois suggérer la pulsation principale d'un morceau, et la hauteur d'une note abaissée suggérer une tonalité secondaire.
Ces deux dispositifs peuvent être utilisés dans diverses combinaisons pour suggérer l'organisation harmonique et mélodique à grande échelle d'une pièce. En tant qu'effet paradoxal, l'illusion de la tonalité peut donner l'impression d'un mouvement vers l'avant, là où en fait cette organisation n'existe pas.
La musique étant constituée d'ondes sonores organisées, il est possible d'analyser les hauteurs et les rythmes par lesquels ces ondes sont composées. L'analyse spectrale est utilisée par Moussa pour détecter des motifs musicaux ou Gestalts récurrents. Il explore également la Gestalt de l'écriture musicale.
Ces analyses sont basées sur les lois de l'acoustique. Le fait que de telles lois soient valables pour tout son, aussi complexe soit-il, permet de détecter le motif qui lui confère son caractère distinctif. Ces motifs distinctifs sont les éléments constitutifs de sa musique.
L'analyse de Fourier est une technique puissante qu'il utilise pour décomposer une onde sonore en ses composantes périodiques plus élémentaires. En utilisant ces composants, il est possible de recréer le son original en utilisant uniquement leurs fréquences et amplitudes (synthèse du son).
Références
- ↑ Samy Moussa, Cyclus for orchestra, 2007. L'œuvre a été interprétée par l'Orchestre national des jeunes du Canada dirigé par Alain Trudel.