Affect
Pour Gilles Deleuze, la musique est essentiellement question d'affect[1].
Sommaire
Conception classique
Chez plusieurs auteurs l'affect est produit par la mimésis. Par exemple, une tragédie parfaite « devrait... imiter les actions qui excitent la pitié et la crainte » (Aristote, Rhétorique 2.13)
Conception spinozienne
Quand Deleuze parle d'affect, il renvoie à l'affectus de Spinoza, à la capacité à affecter et à être affecté. L'affect renvoie aux « modifications du corps par lesquelles la puissance active dudit corps est augmentée ou diminuée, aidée ou contrainte, et aussi les idées de cette modification » (Spinoza, 130). L'affect, (affectus), se distingue de l'affection (affectio). Le premier est une force affectante, le second est un état. Contrairement au sentiment, par exemple, il s'agit de l'intensité de la transition d'un état du corps (fondé sur l'expérience) à un autre. Dans l'ordre de l'expérience, une telle transition entraîne, existentiellement, une croissance ou une décroissance du pouvoir corporel d'agir. C'est une modification qui ne me laisse pas indifférent. En conséquence, l'affect produit l'activité humaine et l'activité humaine produit l'affect. L'affect est donc un entre-deux, un passage, un portail.
Conception romantique
Dans le romantisme, l'affect de l'expérience musicale est celui du sublime. C'est l'expérience de se sentir petit en présence d'une musique qui s'élève au-dessus de toutes les limites, qui tente de saisir l'infini.
Conclusion
Je dirais qu'affect est synonyme d'affectant. L'affect est ce qui engendre des affections, comme le percept est ce qui engendre de la perception et le concept ce qui engendre de la conception.
Références
- ↑ Une phénoménologie - étude de l'existence telle qu'elle est vécue - de l'acte de composer de la musique donne de précieuses indications sur la nature de la musique.
→ Conception, naissance, maïeutique, maïeuticien, sage-femme, sage-homme, sage-humain