Danse

De Le Parergon
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La danse, telle que je la pratique, est faite de mouvements volontaires, mais aussi de gestes volontairement involontaires. Ma pratique, que je pourrais qualifier tantôt de méta-danse tantôt de danse critique (critical dance), aborde la question de la communication du mouvement anatomique, de même que celle de la notation chorégraphique, qui me fascine depuis que j'ai pris conscience des immenses possibilités qu'elle offre au chorégraphe, notamment sur le plan de la codification, des règles et des principes de la métamorphose cinétique.

Contexte

Mes chorégraphies explorent les conditions de possibilité de la danse contemporaine et les conventions de son environnement institutionnel de la danse contemporaine, dans laquelle le vocabulaire gestuel emprunte aux mouvements ordinaires les plus démocratiques. Grâce à des examens approfondis des mouvements quotidiens et de l'histoire de la danse, une nouvelle esthétique de la communication émerge. J'expérimente avec des matrices, c'est-à-dire avec des éléments de variation qui ne changent pas. De la même manière que ce qui m'intéresse dans l'art contemporain, c'est la liberté d'exécution laissée à l'artiste, dans la danse contemporaine, c'est la liberté totale laissée au chorégraphe en matière de technique. Mes principales créations sont les suivantes :

  • Aspertion (2007) : improvisation en temps réel (comme dans la post-modern dance), performée devant le critique d'art Bernard Lamarche et plusieurs artistes.
  • Grand saut (vers 2008) : lors d'une soirée de performances à Montréal.
  • Combinaisons (2021), solo (au Local variable), permutation circulaire, détournement de glyphes pour la notation.
  • Figures aérobiques (2021- ), a commencé dans le contexte de ce que j'appelle le mouvement imbriqué, pour un danseur et équipement de pratique, microscope, par exemple. C'est la question du milieu. De nouveaux objets forment de nouvelles relations avec le corps volontairement mis en mouvement dans le cadre d'un spectacle chorégraphique. Ce rapport entre spectateur et œuvre est d'époque.
  • Structures (2021- ), en travaillant avec des structures métalliques, mon objectif a été de souligner que la structure du support, dans sa relation avec le corps humain, fonctionne chorégraphiquement comme une grille pour les gestes des danseurs. Je le fais pour améliorer le jeu de mouvement et les possibilités de mouvement du corps dans la danse, les gestes chorégraphiques et la cinématique du corps.
  • Échauffements (?) : (la question de l'équilibre), art et non-art confondus, ce qui fait partie du spectacle et ce qui n'en fait pas. Surprise du spectateur qui découvre qu'il a été pris au jeu. Ludisme spirituel. Jeu d'esprit.

[...]

  • Entraînements (?/2022) : déplacement, fait de manière à retarder le moment de la découverte par le spectateur, confusion parfois de celui qui fait l'expérience activement et de celui qui fait l'expérience passivement. Transformation d'un objet à fonction éphémère en objet à fonction transmissive. Instrumentalisation de l'objet sélectionnée. Le débat ontologique de la philosophie analytique au sujet de l'œuvre d'art.
  • Suspensions : la mécanique de chaque structure métallique agit de concert avec les microstructures de la chorégraphie pour donner des possibilités et des processus corporels et esthétiques qui contraignent, façonnent les mouvements des danseurs. La complexité structurelle de cette danse conditionnée par les structures métallique et la représentation dans un lieu non conventionnel.
  • Actions concertées : gestes similaires à ceux effectués dans les activités motrices ordinaires. Travail d'équipe.
  • Étirements : l'inexpressionnisme.
  • Extensions (2022- ) : En mémoire de McLuhan. Dans ce ballet inachevé, je m'intéresse à la relation entre les gestes et les objets du quotidien comme ouvrir et fermer une porte ou replacer son gilet, ou encore remplacer sa chaise. Ce travail implique également la question du milieu de vie ; l'espace chorégraphique est vu comme un espace dont les coordonnées forment une zone (voir Laban) [...] un plan, un volume qui est dessiné, mesuré et rempli par les mouvements des corps à chorégraphier. La position des corps dans l'espace est toujours une séquence qui est une interpolation. Prothèse de prothèse.
  • Glissements (2022) : la conquête de l'espace de jeu du quotidien. Parcours dans un parc. Obstacles et vitesse d'exécution. Techniques de mouvements gracieux, notables. Mise en scène. Scène extérieur.
  • Faux pas : les techniques d'équilibre appliquées aux jambes (amplification : au comportement humain --> théâtre, la section théâtre aristotélicien dans ?).
  • Exercices au sol (2022- ) : tapis bleus.
  • Alphabet (début des années 2000-2022) : deux par deux, les danseurs dansent l'alphabet sur les marches d'un escalier en tenue de gala. Lents mouvements de transformation d'une lettre à l'autre. Interpolation.
  • ? : poutre, allusion : Les Sylphides de Michel Fokine, les révérences (1) petite révérence ; 2) grande révérence), Friedrich Albert Zorn (voir son système de notation),

Cadre artistique

  • Merce Cunningham : la danse indépendante de la musique, comme dans How to pass, kick, fall and run (1965), et le dépouillement synthétique des figures chorégraphique. La chorégraphie assistée par ordinateur (DanceForms). L'abandon des codes de la danse classique et de la danse moderne. Apport technique.
  • Alwin Nikolaïs : les prothèses, extensions du corps, la métamorphose des danseurs par des costumes qui prolonge les membres du corps, la géométrie corporelle, les formes géométriques du décor, les costumes, l'éclairage, l'étrangeté, le comique, (Kaleidoscope, 1956, The Crystal and the Sphere, 1990). Apport esthétique : perturbation des repères, alors que les corps et les objets de la scène sont confondus.
  • Gloria Contreras : l'élasticité du rythme du mouvement corporel. Integrales (1971), Arcana (1975), Ionisation (1980), Densité 21.5 (1996).
  • Marie Chouinard : effet de surprise, choc esthétique, transport sensoriel de l'esprit.
  • Xavier Le Roy : associé au mouvement de la non-danse, effet comique, m'inspire la danse conceptuelle. La relation entre le danseur et le lieu. Il utilise par exemple le mur d'une pièce pour danser. Self Unfinished (1998). Singularité.

Références théoriques

  • Rudolf Laban : l'espace proche du danseur.
  • Rudolf Benesh : Système Benesh, notation.
  • Henri Bergson : le rire.
  • Marcel Mauss : les techniques du corps.

Problématique

Une réflexion sur le corps individuel dans sa relation collective aux institutions artistiques. Je cherche à créer l'effet de virtuosité du ballet contemporain et de ses figures sont très bien délimitée et structurée, à partir de formes très libres où le mouvement devient parfois presque imperceptible. Ce paradoxe est inspirant. Les problèmes que je cherche à résoudre en danse sont les suivants :

  • Techniques du corps : la liberté de la danse contemporaine pose le problème de l’invention d’un langage personnel.
  • ? : l'ornementation et l'effet sont les points de départ du processus chorégraphique, mais ils ne sont jamais purement décoratifs. Ils doivent être la codification d'un mouvement, d'un sens, d'une pensée. C'est ce que je cherche encore et ce que je continuerai à chercher. La notion de danse furtive. Document comique (films chorégraphiques de la Montée (entre 2007-2010) dont l'effet de surprise a été chorégraphié.

Approche

De la même manière que ce qui m'intéresse dans les arts d'avant-garde, c'est la liberté d'exécution laissée à l'artiste, dans la danse contemporaine, c'est la liberté totale laissée au chorégraphe en matière de technique. La métadanse, c'est la danse mise en abyme. L'acte chorégraphique chorégraphié. Mon approche est une formalisation de cette mise en abyme... La décomposition photographique du mouvement. La traduction du geste. Le rapport au lieu, mur de brique, parc, équipements de mise en forme (Entraînements, Mises en forme). Les formes concrètes de mes recherches-créations sont :

  • Combinatoire : le processus chorégraphique (geste, écriture, répétitions, projection, réalisation et réflexion) n'est pas sans rapport avec les questions de permutation et de combinaison (au sens mathématique de ces termes), ou avec la théorie des probabilités (sujet du dénombrable et de l'indénombrable, du combinatoire et du diatomique, du combinatoire et de l'atomique).
  • Déplacement : double sens du terme. Jeu de mouvements.
  • Interpolation.
  • Ralentissement.
  • Improvisation : en danse contemporaine, la formation passe par l'improvisation.