Accord

Accord pour n'importe(s) quel(s) instrument(s) (2008) est une mise en musique de l'acte d'établir des équivalences entre les fréquences des notes jouées sur un instrument et la fréquence fondamentale de la vibration. Ce réglage de l'uniformité des vibrations d'une corde qui se fait au moyen d'un diapason transfigure une action involontairement artistique en une « performance » artistique.

Fiche technique

• Titre : Accord
• Date de composition : 2009
• Effectif : indéterminée
• Durée : indéterminée

Orchestration

N'importe(s) quel(s) instrument(s)

Histoire

Le titre Accord est un jeu de mot (cela participe à la conception de l'œuvre, c'est pour cela que nous mentionnons cette information) : action d'accorder un instrument et association de sons simultanés et harmoniques, autrement dit ayant des rapports de fréquence esthétiquement, cosmétiquement (brillantine cosmétologie fard gomina huile laque, maquillage, ornement, parure) codifiés.

Analyse

Une transfiguration est obtenue par l'attribution d'une nouvelle signification au processus d'accordage de l'instrument. Pour ce faire, un changement de contexte doit avoir lieu de sorte que l'opération n'ait plus lieu anonymement, mais publiquement, par exemple, en plaçant le piano devant dans une salle de concert, devant un public, lors de l'action.

J'aime utiliser le mot « spectral » en me référant à cette œuvre pour renvoyer l'auditoire à l'utilisation que fait Giacinto Scelsi de « l'entre-deux ». Contrairement à ce qui se passe lorsque que les notes sont finies et stables, ayant des hauteurs définies, le timbre de l'instrument est vague et brumeux, comme si l'instrument n'était que son propre spectre. En manipulant les chevilles, l'interprète doit règle l’intonation du piano avec une clef d’accord. L'acte d'accorder est une source d'incertitude pour l'interprète, car le piano est un objet matériel, et son intonation est variable.