Affectivité
Sens idiosyncratique
Tandis que, au sens sens ordinaire, l'affectivité est le degré d'expressivité d'une personne telle qu'elle se manifeste dans son comportement ou ses actions, le concept d'affectivité tel qu'il m'intéresse est celui dont le sens est déterminant pour la définition même de l'art, autrement dit, l'affectivité en tant que caractère volontairement affectant de l'objet d'art et de l'activité artistique.
Être devant une impression affective
« Que l'on prenne un désir isolément ou la constellation mentale à un moment donné, je suis toujours en face d'une symphonie inachevée. Cette idée est la suite rigoureuse de nos réflexions sur l'affectivité ; par essence l'affectivité est confuse ; devant une impression affective, je peux indéfiniment demander : qu'est-ce que c'est ? Tout sens, recueilli dans des mots, doit être déterminé, défini, c'est-à-dire compris à partir d'un faux infini, d'un indéfini, l'affect.[1] » À combien plus forte raison en est-il de l'affectivité artistique, l'impression affective produite par l'art !
L'équation du mathématicien et du poète
La différence entre l'équation du mathématicien et l'« équation » du poète, c'est que la première n'est pas faite pour affecteré L'équation scientifique sert à modéliser, l'équation poétique sert à affecter, à faire percevoir, fabuler.
Phénoménologie et mimésis
Le phénomène constitutif de l'affectivité, douloureux ou agréable, vague ou défini (passion, angoisse, joie, tristesse), est à interpréter par moi, le sujet, de manière subjective, sujet qui n'est pas transparent à lui-même. Je dois me donner le prétexte de jeux et d'associations plus ou moins arbitraires pour donner une impression de ce que je vis.
Idiosyncratie
Ici et là, le discours est considéré comme une construction esthétique (une esthèse, au sens idiosyncratique). Les aspects mentaux et philosophique (la médiologie est une science dont peut se servir l'artiste-philosophe) de l'expérience esthétique...
Le vulgaire et le distingué
Révèler, rendre manifeste les limites de la vulgarisation, et ainsi de la démocratisation. Mettre ce genre de phénomène à la portée de toutes les classes de la société est une opération délicate et donc distinguée. Ainsi, c'est la distinction qui vulgarise, du moins au niveau littéraire.
Notes
- ↑ Paul RICŒUR, Philosophie de la volonté, 1949, Paris, Aubier, p. 137.