Arts visuels : Différence entre versions

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== Cadre artistique ==
 
== Cadre artistique ==
Marcel Duchamp : par ses ready-mades, ses [[miniatures]] et ses [[notes]], il a à-peu-près tout prévu de l'art contemporain. Ses ready-made manifestent une attitude de critique, voire d'indépendance, vis-à-vis de l'institution de l'art. Jouant à la fois à l'anti- et l'archi-artiste, Duchamp prend des objets rejetés ou inutiles et leur donne une nouvelle signification, en fait de l'art. Ses miniatures sont des reproductions à petite échelle d'œuvres qu'il a réalisées précédemment. Dans ses notes, on peut lire les réflexions qui ont présidé à la réalisation de l'œuvre, en l'occurrence : l'art du ready-made consiste à prendre des objets, en l'occurrence des objets du quotidien, et à leur donner une nouvelle signification grâce au travail de l'artiste. Pour ma part, je me situe davantage du côté de l'archi- que de l'anti-artiste. Guillaume Bijl : ses [[installations]] grandeur nature dans lesquelles l'art et la vie se confondent, dans le but de faire vivre au spectateur l'expérience [[archéologique]] du présent et de lui faire vivre une nouvelle expérience de la réalité, sont un exemple de pratique artistique qui accorde la plus grande importance aux cadres de l'expérience<ref>Voir à ce sujet Erving GOFFMAN, ''Les Cadres de l'expérience''. Traduction I. Joseph, M. Dartevelle et P. Joseph, Éditions de Minuit, 1991.</ref>. Louise Lawler : elle [[documente]] les œuvres dans l'[[environnement]] de leur manifestation. Elle problématise ainsi la question de la [[réception]] de l'art.
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Marcel Duchamp : par ses ready-mades, ses [[miniatures]] et ses [[notes]], il a à-peu-près tout prévu de l'art contemporain. Ses ready-made manifestent une attitude de critique, voire d'indépendance, vis-à-vis de l'institution de l'art. Jouant à la fois à l'anti- et l'archi-artiste, Duchamp prend des objets rejetés ou inutiles et leur donne une nouvelle signification, en fait de l'art. Ses miniatures sont des reproductions à petite échelle d'œuvres qu'il a réalisées précédemment. Dans ses notes, on peut lire les réflexions qui ont présidé à la réalisation de l'œuvre, en l'occurrence : l'art du ready-made consiste à prendre des objets, en l'occurrence des objets du quotidien, et à leur donner une nouvelle signification grâce au travail de l'artiste. Pour ma part, je me situe davantage du côté de l'archi- que de l'anti-artiste. Guillaume Bijl : ses [[installations]] grandeur nature dans lesquelles l'art et la vie se confondent, dans le but de faire vivre au spectateur l'expérience [[archéologique]] du présent et de lui faire vivre une nouvelle expérience de la réalité, sont un exemple de pratique artistique qui accorde la plus grande importance aux cadres de l'expérience. Louise Lawler : elle [[documente]] les œuvres dans l'[[environnement]] de leur manifestation. Elle problématise ainsi la question de la [[réception]] de l'art.
  
 
== Références théoriques ==
 
== Références théoriques ==

Version du 20 juin 2022 à 08:16

En arts visuels, je questionne les modalités de la reconnaissance artistique, je détourne des artefacts pour en révéler le potentiel esthétique et proposer une critique de la légitimation institutionnelle. J'apprécie l'esthétique en général, mais je me rappelle qu'à ses racines, l'esthétique réside dans l'acte paradoxal de maintenir une esthétique fixe - c'est-à-dire de choisir - qui se situe malgré soi entre le volontaire et l'involontaire. Les questions de matérialité et de défi esthétique font partie de ma pratique artistique, car si j'exige que mon présent physique soit esthétiquement significatif, je suis également actif dans la promotion de l'esthétique dans le monde.

Contexte

À travers une variété de jeux d'image, je pose la question de l'autorité d'institutions comme les musées et les galeries. Mes œuvres fusionnent les idées d'artistes comme Marcel Duchamp, Louise Lawler et Guillaume Bijl pour créer une sorte de commentaire du monde de l'art qui fonctionne comme nouvelle critique institutionnelle. Dans une exposition paradigmatique, Diaporama de la série Installations et désinstallations (2015), la projection d'une diaporama académique est exposé dans une galerie, chaque diapositive contenant une curation d'images d'ensemble objets de montages et de démontages d'expositions. Les images font ressortir des paradoxes sur les expositions, les arrangements, les maquillages, les matériaux et les événements, les éléments architecturaux, historiques et artistiques de la médiatisation de l'art. Endroits et envers (2005-2007) est une série de photographies en noir et blanc jouant sur la dialectique entre lieu et non-lieu ; dans Constructions et déconstructions (2006- ), je m'intéresse au dispositif muséal. Je déplace les frontières entre l'exposition et sa construction ou sa déconstruction. Par exemple, des éléments muséaux sont réarrangées, parfois partiellement ou totalement démantelés, afin de mieux suggérer la manière de penser nécessaire à la réception du sens de l'art ; Bruit sur bruit (2007) est une séquence photographique dans laquelle du bruit de télévision est parasité par du bruit produit par le même dispositif ; les Diffuseurs d'ambiance (2007- ) sont une série d'installation de distributeurs de parfum ou d'autres dispositifs visant à créer des ambiances, que j'installe dans des contextes muséaux ; dans Détails (2007- ) et Allusions (2008- ), je me m'intéresse à l'histoire et aux systèmes de la culture visuelle. C'est une tentative d'analyser et de commenter les conditions d'interdépendance dans lesquelles l'art se fait, et les systèmes de sens qui façonnent sa vision et reflètent son histoire ; les Immobiles (2008- , Feu, La paire de ciseaux) sont des vidéos qui abordent la question de l'instant présent vidéographique ; dans Installations et désinstallations (2008- ), je m’approprie et documente des installations trouvées sur des lieux de montages et de démontages d’expositions. D'autres actions caractéristiques de la diffusion de l'objet d'art sont explorées par des installations numériques, des installations interactives, des événements publics et des reconstitutions muséales. Non seulement cette flexibilité ouvre-t-elle de nouvelles voies de production artistique, mais elle me permet un dialogue avec toutes sortes de tendances artistiques contemporaines. Formes géométriques (2020) est un livre d'artiste qui a la particularité de n'avoir été conçu qu'à partir de caractères spéciaux. Mes projets récents ont principalement consisté à créer des ressources en ligne sous forme de dossiers technologiques, y compris des sites Web et des interfaces de programmation d'applications, que d'autres artistes peuvent utiliser pour rechercher ma production artistique et construire leur propre travail autour de celle-ci. Bien que la plupart de mon travail ait consisté à créer des œuvres d'art physiques, je me suis de plus en plus intéressé à l'idée de travailler avec la technologie et Internet en tant que moyen de création, et à la manière dont cette approche peut élargir la gamme de façons dont mes œuvres peuvent être vécues. En particulier, je m'intéresse au potentiel d'Internet et des ressources en ligne pour permettre aux artistes d'opérer en dehors des contextes disciplinaires et institutionnels traditionnels.

Cadre artistique

Marcel Duchamp : par ses ready-mades, ses miniatures et ses notes, il a à-peu-près tout prévu de l'art contemporain. Ses ready-made manifestent une attitude de critique, voire d'indépendance, vis-à-vis de l'institution de l'art. Jouant à la fois à l'anti- et l'archi-artiste, Duchamp prend des objets rejetés ou inutiles et leur donne une nouvelle signification, en fait de l'art. Ses miniatures sont des reproductions à petite échelle d'œuvres qu'il a réalisées précédemment. Dans ses notes, on peut lire les réflexions qui ont présidé à la réalisation de l'œuvre, en l'occurrence : l'art du ready-made consiste à prendre des objets, en l'occurrence des objets du quotidien, et à leur donner une nouvelle signification grâce au travail de l'artiste. Pour ma part, je me situe davantage du côté de l'archi- que de l'anti-artiste. Guillaume Bijl : ses installations grandeur nature dans lesquelles l'art et la vie se confondent, dans le but de faire vivre au spectateur l'expérience archéologique du présent et de lui faire vivre une nouvelle expérience de la réalité, sont un exemple de pratique artistique qui accorde la plus grande importance aux cadres de l'expérience. Louise Lawler : elle documente les œuvres dans l'environnement de leur manifestation. Elle problématise ainsi la question de la réception de l'art.

Références théoriques

Marshall McLuhan : le medium contient d'autres media ; René Passeron : en plus d'avoir pratiqué et théorisé le surréalisme, René Passeron a développé le concept de poïétique ; André Malraux : le musée imaginaire est pour lui ce que l'art devient à l'ère de sa reproductibilité technique. Régis Debray : l'étude des médiations.

Problématique

Quelles sont les conditions de possibilité de mon art ? Quelle pratique artistique m'est-il permis d'espérer dans ma situation ? Les problèmes qui constituent cette problématique sont les suivants : Surinformation : dans une société basée sur l'information, dans laquelle le monde de l'art s'est transformé en système de la communication, l'art est information. L'art qui n'est pas reconnu comme art dans le monde de l'art n'existe pas. Le monde de l'art est devenu "le système de l'art" et tout ce qui ne correspond pas à ses règles ou à sa logique (celles de la communication) n'a aucune valeur artistique. Cela signifie, par exemple, que l'art est publicité qu'il est valorisé comme tel. Reconnaissance : un système dans lequel tout est réduit au statut de marque, doit également disposer d'un mécanisme de marque pour distinguer le bon du mauvais, le banal de l'artistique, l'original de la copie, l'illégitime du légitime. Ce problème est particulièrement manifeste dans le cas de l'art réalisé par des personnes sans nom ni capital (l'art des pauvres, des non-capitalisés et des marginaux). Ainsi, c'est la transmission qui est l'enjeu de mon art qui est une critique du système de légitimation artistique.

Approche

Mon art expose les conditions de possibilité de la légitimation artistique, de la reconnaissance institutionnelle. En révélant le lieu de l'exposition, en s'opposant au mythe de l'autonomie de l’œuvre d'art, en exposant les étapes de l'acceptation du travail artistique, en démasquant les politiqueries qui se cache derrière le rideau de l'art, je ne cherche pas à détruire les institutions, c'est plutôt que je veux me protéger des injustices que le système peut occasionner. Réseau injuste lorsqu'il discarte l'art de l'inconnu. Auto-institutionnalisation : le monde de l'art est un système de communication et il a donc certaines formes qu'il prend pour canaliser et institutionnaliser l'information. Pour faire mon art, je dois adopter ces formes. Le monde de l'art est une marque que je peux utiliser pour commercialiser mes propres images, qui circuleront ensuite dans le système. Je peux créer mes propres formes d'expression artistique si je suis capable de maîtriser les formes qui sont déjà en place. Cela signifie que ma pratique doit être auto-institutionnalisée. Ainsi, je veux proposer des alternatives pour l'artiste ayant un besoin de transmettre. C'est aussi pour cela que je crée un réseau palliatif à l'aide d'Internet. Il me faudra sans doute rassembler les exclus la nouvelle critique institutionnelle, notamment Alexandre Jimenez et Laurence N. Béland. Détournement : travailler dans les zones grises de l'institution. L'appropriation d'éléments qui existent déjà au sein du système. Je dois adopter le langage et les formes du système dans lequel j'évolue pour pouvoir être en mesure de communiquer et de produire mon art. Le "vol créatif". Il s'agit de l'utilisation d'idées, d'objets, de textes ou de formes qui existent déjà mais qui n'ont pas encore été appropriés par le système. La jurisprudence artistique m'est énormément utile : je prends quelque chose qui est déjà accepté comme de l'art comme modèle. J'utilise aussi toute sorte de moyen pour entrée par infraction dans le réseau, l'académie, le système. Par exemple en exposant de la lumière au moyen d'un appareil-photo (une lampe de poche aurait tout aussi bien fait l'affaire).