Ready-made

De Le Parergon
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Le ready-made est un objet ou un ensemble d'objets trouvé élevé au rang d'objet d'art par simple choix artistique.


La mise à nu de l'art

Le caractère monstratif du ready-made

Avec Marcel Duchamp, le ready-made révèle non seulement l'œuvre comme relationnelle mais comme contextuelle : ce n'est plus un ouvrage d'artisanat du plus haut niveau (avec production de couleurs fines, etc.), mais une œuvre capable de nous renvoyer directement à ce que nous vivons.

L'œuvre elle-même n'est plus réalisée manuellement, mais codée et réduite à sa matière première.

Le choix de l'artiste

La fascination pour le trivial (au double sens ici de vulgaire, contraire aux bons usages, et d'ordinaire, commun, banal) n'est pas sans affinité avec l'attirance pour l'absurde ou le dadaïsme. En même temps, cette fascination est aussi un désir instinctif (l'instinct animal): le banal et l'essentiel sont au départ insuffisants pour s'exprimer. Comme l'aliénation lacanienne[1], la Roue de bicyclette évoque l'ennui et l'inaction. Il faut dire qu'elle ne présente pas de propositions incassables, en termes de néant et d'indifférence au détail technique et à l'intuition. Prétendre que cette roue est la chose la plus simple imaginable nécessitera donc des spéculations. À première vue, la simplification du désir s'impose. Mais le quotidien apparemment neutre du regardeur se transforme en une relation situationniste de passivité et de mouvement impossible. Il s'ensuit donc que, puisque l'esprit est retenu captif dans ce passe-temps, il se rebelle continuellement contre la perception paradoxale du temps et de la vérité.

Chez Lancan, l'aliénation ou choix imposé est « l’opération qui préside à la naissance du sujet sous la domination du signifiant, ce n’est pas sans chercher à se tenir à distance d’un certain discours théorique alors en voie d’expansion »[2].

L'approche existentielle

Alors fermons l'oreille sur une critique technique pour entendre l'extraordinaire être d'une question, dont les termes semblent donc inappropriés à leur application naturelle précise. De cette manière, nous obtenons une notion ineffable, exaltée qui se trouve totalement sans aucune classification, difficile à détecter et à comprendre.

Notes et références

  1. « Cette aliénation, mon Dieu, on ne peut pas dire qu’elle ne circule pas de nos jours. Quoi qu’on fasse, on est toujours un petit peu plus aliéné, que ce soit dans l’économique, le politique, le psychopathologique, l’esthétique, et ainsi de suite. Ca ne serait peut-être pas une mauvaise chose de voir en quoi consiste la racine de cette fameuse aliénation. » Jacques LACAN, Le Séminaire. Livre XI : Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1973, p. 191.
  2. Sophie GENET, « L’aliénation dans l’enseignement de Jacques Lacan. Introduction à cette opération logique et à ses effets dans la structure du sujet », Tracés. Revue de Sciences humaines [En ligne], 14, 2008, mis en ligne le 30 mai 2009, consulté le 08 mars 2021. URL : http://journals.openedition.org/traces/383 ; DOI : https://doi.org/10.4000/traces.383

Bibliographie

  • GENET, Sophie, « L’aliénation dans l’enseignement de Jacques Lacan. Introduction à cette opération logique et à ses effets dans la structure du sujet », Tracés'. Revue de Sciences humaines [En ligne], 14, 2008, mis en ligne le 30 mai 2009, consulté le 08 mars 2021. URL : http://journals.openedition.org/traces/383 ; DOI : https://doi.org/10.4000/traces.383
  • LACAN, Jacques, Le Séminaire. Livre XI : Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1973.